C’est une réalité : alors qu’ils ont longtemps été la norme, les personnes qui exercent le même métier toute leur vie deviennent de plus en plus les exceptions. Les temps changent et les carrières sont désormais de moins en moins linéaires. À cause des transformations qui impactent certaines fonctions, des évolutions de mentalités vis-à–vis du travail, de nouveaux paradigmes, d’un climat sociétal instable et de raisons personnelles, nous observons davantage de réorientation professionnelle. C’est aussi pour cela qu’on assiste à un boom de la formation en ligne.
Pour les entreprises, cette tendance à la reconversion peut toutefois être une opportunité intéressante. Elle est l’occasion de proposer à leurs collaborateurs des programmes de requalification pour changer de poste ou évoluer en interne. Dans le jargon RH, c’est ce que l’on appelle le reskilling. Envie d’en savoir plus sur ce processus de montée en compétence qui favorise la mobilité verticale et horizontale au sein d’une organisation ? Nous vous détaillons tout dans cet article.
Qu’est-ce que le reskilling ?
En anglais, le verbe to reskill veut dire se recycler. Si l’on adapte cette notion au contexte professionnel, on peut la traduire par des termes comme se requalifier, se reconvertir ou encore se réorienter. De ce fait, le reskilling se définit comme un processus de formation dont le but est d’aider les travailleurs à acquérir de nouvelles compétences pour occuper un autre poste.
À la différence de l’upskilling, qui consiste à améliorer des capacités existantes, ce mode d’apprentissage vise à développer des facultés qui ne sont pas forcément liées à la spécialité d’origine de la personne concernée. La montée en compétence est donc plus longue. Elle passe par des cursus qualifiants, mais aussi parfois diplômants ou certifiants.
Le reskilling est notamment primordial pour faire face aux transformations technologiques et organisationnelles qui impactent le monde de l’entreprise. Souvent, on emploie d’ailleurs cette expression pour désigner le fait d’embaucher un individu non qualifié que l’on va ensuite former, car l’on a décelé chez lui un potentiel et des soft skills pertinentes. Cette manière de procéder est fréquente en contrat d’apprentissage et de professionnalisation.
Néanmoins, le reskilling permet également de répondre aux bouleversements des mentalités en matière de carrière. Parmi ces révolutions, nous retrouvons :
- le phénomène croissant de reconversion post-Covid-19 ;
- la tendance des nouvelles générations à ne plus vouloir exercer le même métier toute leur vie ;
- la quête de changement pour plus de sens dans ses missions ;
- un passage de plus en plus fréquent du salariat vers l’entrepreneuriat ;
- etc.
Qu’est-ce qui pousse au reskilling ?
Pour le salarié qui apprend à maîtriser de nouvelles aptitudes, la reconversion peut être choisie ou subie. Faisons le point sur ce qui est susceptible de pousser au reskilling.
Le reskilling choisi
À un moment de sa carrière, une personne peut décider de son propre gré de s’engager dans un parcours de reskilling. Nous parlons ici d’un choix sans pression extérieure. Quand la réorientation est une option prise par soi-même, elle découle souvent d’une sorte de déclic. Les motifs sont donc généralement liés à la quête de sens et au bien-être. C’est le cas quand l’individu en question :
- ne s’épanouit plus dans son activité professionnelle actuelle ;
- désire effectuer un travail plus en phase avec ses valeurs et ses croyances ;
- souhaite faire un métier qui lui offrirait un meilleur équilibre vie pro/vie perso ;
- veut changer de voie pour obtenir une meilleure rémunération et de meilleures conditions de travail ;
- etc.
Le reskilling subi
Dans la vie professionnelle, il arrive que l’on soit contraint de se reconvertir pour maintenir son employabilité à long terme. Quand c’est le cas, le reskilling est subi. Par exemple, un individu peut être obligé de se requalifier pour :
- s’adapter aux changements qui tendent à faire disparaître sa profession ;
- se réinsérer et ne pas rester au chômage face à un marché de l’emploi saturé ou à un secteur d’activité bouché ;
- changer de travail après un accident ou une cause extérieure qui l’empêche de continuer à exercer son métier actuel ;
- etc.
Quels sont les avantages du reskilling en entreprise ?
S’ils sont bien organisés, les parcours de reskilling sont bénéfiques pour les collaborateurs et les employeurs. Décryptons les principaux avantages que peuvent retirer les salariés et les entreprises de la requalification professionnelle.
S’engager dans un parcours de reskilling : quels bénéfices pour les collaborateurs ?
Amélioration de l’employabilité
En apprenant de nouvelles compétences, un salarié élargit son champ d’action. Il augmente donc sa valeur sur le marché de l’emploi, et par conséquent son employabilité. L’intérêt pour son profil se fera d’ailleurs sentir s’il acquiert des capacités recherchées, mais rares en raison d’une pénurie de compétences. Bref, le reskilling peut être un véritable bouclier anti-chômage.
Favorisation de l’évolution de carrière
Grâce au reskilling, un collaborateur va pouvoir se positionner sur des postes plus élevés ou plus spécialisés au sein de son entreprise. Il s’ouvrira donc de nouvelles opportunités de mobilité interne pour développer sa carrière dans un environnement qu’il connaît. Évoluer verticalement ou horizontalement, au lieu de changer d’employeur, lui permettra au passage de conserver les avantages liés à son ancienneté.
Accomplissement et satisfaction professionnelle
Permettant de développer des compétences utiles, de se mettre à jour pour faire face à la réalité actuelle et de s’adapter au changement, le reskilling rend les collaborateurs plus confiants envers eux-mêmes. Il leur offre alors par ricochet un sentiment d’accomplissement et de satisfaction professionnelle.
Épanouissement et bien-être au travail
Notamment quand il est un choix, le reskilling permet à un salarié d’occuper un poste qui convient à son profil, ses attentes, ses besoins, ses aspirations, ses valeurs, etc. Ce changement professionnel favorise alors son épanouissement et son bien-être dans l’entreprise.
Proposer des parcours de reskilling : quels bénéfices pour les entreprises ?
Amélioration de la productivité et de la compétitivité
En acquérant de nouvelles compétences, les collaborateurs reskillés vont pouvoir combler les lacunes de l’entreprise. Plus adaptables et plus à l’aise avec le changement, ils permettront aussi à la société d’être plus résiliente face aux évolutions et aux transformations technologiques ou organisationnelles. En conséquence, les parcours internes de requalification aideront l’organisation à rester compétitive face à la concurrence, puisqu’ils conduiront à :
- une plus grande efficacité des équipes de travail ;
- une augmentation durable de la productivité globale.
Hausse de la satisfaction des employés et réduction des coûts de recrutement
Comme nous l’avons vu précédemment, le reskilling offre de nombreux avantages aux collaborateurs en matière de valorisation, de mobilité interne, d’accomplissement et d’épanouissement professionnel. En sortant d’un tel parcours de formation, ces derniers deviennent donc plus satisfaits, confiants et motivés au travail.
De ce fait, en dotant leurs employés de nouvelles compétences, les entreprises peuvent retenir leurs talents et diminuer le recrutement externe. En évitant trop de turnover, le reskilling permet alors de :
- conserver des salariés déjà habitués au fonctionnement interne ;
- réduire les coûts liés à la recherche, à l’embauche et à la formation de nouveaux collaborateurs.
Amélioration de l’image de l’entreprise et de la marque employeur
En investissant dans le reskilling, une entreprise prouve qu’elle reste à l’écoute de ses collaborateurs et qu’elle aspire à répondre à leurs besoins :
- d’évolution ;
- de changement ;
- de montée en compétence ;
- de bien-être ;
- etc.
Cet engagement vis-à-vis des employés contribue à améliorer l’image de la société en interne. La bonne réputation rejaillit sur la marque employeur. L’entreprise devient alors plus attractive auprès de talents externes en quête d’une opportunité de développement professionnel.
Que faire pour favoriser une excellente requalification des collaborateurs en interne ?
Pour développer un programme de reskilling efficace, il est important de respecter quelques bonnes pratiques. Voici 3 conseils à suivre pour rendre meilleurs les parcours de requalification ou de réorientation de vos collaborateurs.
1. Analyser les lacunes de l’entreprise et les besoins des collaborateurs pour déterminer les nouvelles compétences à développer en interne
Quand on parle de requalification, de réorientation ou de reconversion, on ne peut pas se permettre de se tromper. Les enjeux sont grands (aussi bien pour les collaborateurs que pour l’entreprise) et les parcours de formation sont longs. D’un côté, vous devez donc identifier vos lacunes et les employés qui pourraient être reskillés pour les combler.
De l’autre, il faudra tenir compte des envies d’évolution professionnelle et des besoins de changement d’orientation de vos salariés pour comprendre ce que vous pouvez leur proposer en matière de reskilling. À partir de là, vous serez à même de déterminer précisément les nouvelles compétences à développer en interne.
2. Miser sur la personnalisation, la pédagogie, la communication et l’accompagnement
Pour s’assurer de l’efficacité d’un parcours de reskilling, 4 notions sont importantes :
- La personnalisation ;
- La pédagogie ;
- La communication ;
- L’accompagnement.
Face à ce constat, faites en sorte d’utiliser des méthodes d’apprentissage adaptées aux profils des individus (besoins, préférences, personnalité, expérience, etc.). Quels que soient les moyens déployés, gardez à l’esprit que les collaborateurs qui s’engagent dans un parcours de requalification partent de zéro. Il faut donc être explicatif, patient et attentif avec eux pour qu’ils puissent monter en compétence.
Pour qu’ils s’imprègnent de la réalité du terrain, il est aussi essentiel de leur proposer des exercices concrets de mise en application. Enfin, au-delà de suivre des formations en ligne ou en salle, les apprenants doivent être guidés et entourés. Dans cette optique, impliquez les managers pour soutenir les formés dont ils ont la responsabilité. Intégrez également du coaching, du mentorat ou du tutorat dans vos parcours de reskilling.
3. Évaluer l’efficacité des programmes de reskilling
Pour que vos programmes de reskilling portent leurs fruits, soyez dans une logique d’amélioration continue. Par conséquent, n’oubliez pas de :
- mesurer l’impact des parcours internes de requalification, de réorientation ou de reconversion sur les performances individuelles et collectives ;
- demander des feedbacks aux apprenants sur leur satisfaction vis-à-vis du processus de montée en compétence.
Pour les formations déléguées à des organismes extérieurs, la mesure du résultat est essentielle. Aujourd’hui, elle est heureusement imposée par la norme de qualité Qualiopi.
Reskilling : le mot de la fin
Maintenant que vous savez tout sur le reskilling, vous souhaitez encourager certains de vos collaborateurs à se requalifier, se réorienter ou se reconvertir en interne ? Si oui, Moortgat se tient à votre disposition. Nos experts soft skills, management, leadership et organisation ont conçu de nombreux modules de formation clé en main permettant de monter en compétence efficacement. Ils restent également à votre écoute si vous désirez créer et développer des programmes sur-mesure pour votre entreprise. Prenez donc contact avec nous pour en discuter.
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